C’est toujours avec plaisir que nous retournons dans le département de la Meuse qui ne cesse de nous attirer. La région est belle et tranquille, les habitants sont sympathiques et il y a toujours quelque chose de neuf à découvrir. De plus, la Meuse vous accueille avec une série d’aires de stationnement bien indiqués sur une carte touristique spécifique.
Lors de ce voyage d’automne, nous suivons la Meuse du nord au sud. À un moment donné, nous nous écarterons vers l’ouest pour rejoindre la belle ville Renaissance de Bar-le-Duc et la vallée de la Saulx. Nous terminons le voyage en Argonne. En bref: le département de la Meuse s’étend sur 6000 km² et est boisé pour un tiers. Ses 200 000 habitants sont répartis sur six districts de part et d’autre de la Meuse. L’altitude ne dépasse nulle part les 500 m. Les randonneurs et les cyclistes trouveont plus de 4 500 km de chemins sûrs, dont 800 sont balisés. La Meuse traverse le département du sud au nord sur une distance de 200 km. Pour une excursion le long de la Meuse lente, la ville de Stenay est un bon point de départ. A côté de la capitainerie se situe une aire de stationnement confortable. Si vous vous mettez en route un vendredi soir et que la distance est trop importante, arrêtez-vous donc à Revin où vous trouverez une aire de stationnement gratuite sur la Meuse; c’est une bonne alternative. L’emplacement spacieux de Stenay, lui, est payant mais pour 9 € vous bénéficiez de l’électricité et du wifi, vous pouvez utiliser le bâtiment sanitaire soigné et votre ticket donne accès au fascinant Musée international de la bière situé de l’autre côté de la rue.
En route vers Mont
Nous suivons la Meuse jusqu’à Mont-devant-Sassey. La petite église au sommet de la colline attire l’attention de loin, tandis que le soldat bleu dans le village nous rappelle la Première Guerre mondiale, lorsque toute la région était durement touchée. La petite église du 11e siècle baignée par le soleil du matin, et les statues originales du 12e siècle qui ornent le portail nous laissent sans voix. Une véritable bande dessinée, avec des images bibliques, notamment l’accouchement de Marie. Des volontaires enthousiastes sont occupés à des travaux d’embellissement à l’intérieur. Surprise et admiration s’emparent de nous. A Dun-sur-Meuse, nous déposons le motorhome sur un emplacement calme près du cours d’eau. Le restaurant Les Colimençarts nous gâte avec un bon déjeuner à prix doux. L’apéritif avec une mirabelle au fond du verre – nous sommes dans la Meuse ! – est suivi d’une aile de canard à l’orange et au munster. Un délice !
Pour terminer la journée, une montée raide nous mène à Notre-Dame de Bonne Garde, une petite chapelle datant du 14ème siècle, plantée au sommet de la colline. Le point de vue sur la Meuse y est vraiment superbe.
Apprécier l’art
Dans le centre culturel situé à côté du camping, nous nous familiarisons avec l’art de l’enfant du pays, Ipoustéguy. Né à Dun-sur-Meuse et mort dans la même ville en 2006, ses sculptures sont pourtant dispersées dans le monde entier. Ses plus grandes oeuvres se trouvent dans le centre de Lyon. Les personnages sont si expressifs qu’on se demande comment l’artiste parvient à donner une impression de mouvement dans une représentation fixe. Chaque œuvre est également chargée de symboles, comme le soldat blessé et les mains secourables. Pour terminer la journée, une montée raide nous mène à Notre-Dame de Bonne Garde, une petite chapelle datant du 14ème siècle, plantée au sommet de la colline. Le point de vue sur la Meuse y est vraiment superbe. Ici aussi on peut admirer deux œuvres de Ipoustéguy, mais malheureusement l’édifice religieux est fermé.
Histoire et mémoire
Du nord au sud, d’est en ouest, les traces d’événements qui font réfléchir abondent partout. La dramatique Première Guerre mondiale reste le souvenir le plus émouvant. Dans les larges environs de Verdun, nous trouvons quantité de lieux avec des mémoriaux divers qui ne devraient laisser personne indifférent. Nous nous garons à côté de l’impressionnant ossuaire de Douaumont et pédalons le long des innombrables croix blanches vers les neuf villages détruits qui n’ont jamais été reconstruits. Une belle promenade à vélo qui vous fait vous arrêter et réfléchir à ce qui s’est passé ici il y a un siècle.
De retour à Verdun, nous nous changeons les idées chez Dragées Braquier, une adresse France Passion où la spécialité de la ville, les dragées aux amandes ou au chocolat, est fabriquée selon les méthodes traditionnelles depuis 1783. Après avoir visité les différents ateliers, nous ne savons que choisir dans la boutique, tant l’assortiment est éblouissant.
Si vous appréciez l’art de la Renaissance, empruntez donc la ‘route touristique Ligier Richier’, qui vous mènera à plusieurs endroits où admirer les merveilleuses sculptures de cet artiste.
Commercy, la ville des madeleines
Sur le chemin de la ville historique de Saint-Mihiel, il nous est difficile d’ignorer les dragées de la maison Braquier. La route est belle, et à intervalles réguliers nous apercevons les doux méandres de la Meuse sur notre droite. Si vous appréciez l’art de la Renaissance, empruntez donc la ‘route touristique Ligier Richier’, qui vous mènera à plusieurs endroits où admirer les merveilleuses sculptures de cet artiste. L’ensemble de la route fait plus de 300 km, c’est un fameux voyage. Nous rencontrons les oeuvres de Richier à l’Abbatiale Saint-Michel, où, tout au fond, nous apercevons une sculpture en bois antérieure à 1532, ‘la Pâmoison de la Vierge’. Il s’agit d’un bel instantané, capturé dans le bois, autrefois polychrome, représentant la Vierge Marie évanouie, soutenue par l’apôtre Jean. La bibliothèque bénédictine vaut le détour ainsi que l’exposition saisissante de réalité, ‘Le Saillant de Saint-Mihiel’, sur la Première Guerre mondiale dans la ville (avec audioguide).
A Commercy, nous nous arrêtons à une autre adresse de France Passion pour une nouvelle spécialité de la Meuse. Loin de la production de masse, la maison Madeleines Zins produit depuis 70 ans de véritables madeleines, dans un parfum de bonheur, et sous vos yeux. En forme de coquille parfaite, brun clair dans le bas et jaune dans le haut, la madeleine est préparée selon la recette originale avec des ingrédients naturels. Un délice doré.
Bar-le-Duc vu d’en haut
Sur l’aire de stationnement gratuite de Bar-le-Duc, près du canal de la Marne au Rhin, vous êtes à quelques pas de la belle médiathèque située au rond-point et à proximité du centre-ville. La ville basse se trouve dans une vallée étroite, de part et d’autre de l’Ornain. Avec ses 15 000 habitants à peine, elle est la préfecture du département, fière à juste titre de son label de Ville d’art et d’histoire. Elle était importante déjà au 10e siècle en tant que ville principale du comté, devenu ensuite le duché autonome de Bar. En 1735, elle est rattachée à la Lorraine et en 1766 à la France. La prospérité de l’époque de la Renaissance se remarque dans toute la ville, haute et basse, par toute une série de bâtiments typiques, qui ont miraculeusement résisté à l’épreuve du temps. Ces maisons de ville de couleur sable se reconnaissent à leur étage et demi, agrémenté de volets colorés devant les hautes fenêtres qui donnent à la rue un souffle de chaleur du sud. Sous le soleil de fin d’après-midi, c’est particulièrement agréable à regarder. Même cinq siècles plus tard, la partie haute de la ville forme toujours un bel ensemble architectural. Aux 16e, 17e et 18e siècles, la noblesse s’installe autour du château des ducs de Bar. L’imposante rue des Ducs de Bar traverse ce quartier. Derrière l’une de ses belles façades se trouve un gigantesque pressoir à vin en bois datant du 15e siècle. Il témoigne de la production viticole florissante de la région jusqu’au 19e siècle.
Les fabricants de la confiture saisissent la groseille entre le pouce et l’index, percent sa peau avec une plume biseautée et en retirent les minuscules pépins.
Bicyclette à pédales
Sur l’authentique place Saint-Pierre, où se déroulent les fêtes de la Renaissance durant la première semaine de juillet, nous jetons un coup d’œil à l’église gothique Saint-Étienne, datant du 14e siècle. Vous y trouverez une oeuvre un peu bizarre, ‘Le Transi de René de Chalon’, sculptée par Ligier Richier vers 1545. Elle représente le squelette de René de Chalon, prince d’Orange, mort à l’âge de 25 ans lors du siège de Saint-Dizier. La particularité de la sculpture est qu’elle représente un cadavre comme une personne vivante se tenant debout, offrant son cœur à Dieu. Les trois statues en bois polychrome situées derrière l’autel sont également de Ligier Richier. Elles représentent le ‘Christ en croix entre les deux larrons’ dans une pose réaliste.
Un long escalier nous mène de la Tour de l’horloge à la ville basse, où nous nous arrêtons à la statue du père et du fils Michaux, les inventeurs de la bicyclette à pédales.
Caviar de Bar
Sur le chemin du retour vers notre motorhome, nous nous arrêtons chez Anne Dutriez pour déguster la spécialité gourmande de Bar-le-Duc: la confiture de groseilles à base de fruits rouges et blancs épépinés à l’aide d’une plume d’oie. Il s’agit d’une préparation exigeant patience et dextérité et qui se pratique ici depuis des siècles. Les fabricants de la confiture saisissent la groseille entre le pouce et l’index, percent sa peau avec une plume biseautée et en retirent les minuscules pépins. La recette elle-même est un secret bien gardé. En raison du travail de longue haleine, cette spécialité précieuse est appelée ‘caviar de Lorraine’ ou ‘caviar de Bar’ et est célèbre jusqu’à Tokyo.
A hauteur de la statue de Napoléon – il est venu ici deux fois – vous vous engagez dans la vallée de la Saulx, que vous suivez via Bazincourt et son vieux pont de pierre jusqu’à Rupt-aux-Nonains.
Le pays de Bar
La Renaissance ne se manifeste pas seulement à Bar-le-Duc. Dans les vallées de l’Ornain et de la Saulx, vous combinez patrimoine historique et richesses naturelles. Cette double beauté se découvre le mieux à vélo. Un circuit de 60 km a été tracé sur le réseau de pistes cyclables vertes et de petites routes de campagne, qui vous fera passer devant des châteaux, des ponts anciens et des villages tranquilles. Nous considérons notre randonnée comme un hommage aux deux Barisiens Pierre et Ernest Michaux, père et fils, à qui nous devons le vélo à pédales. Le départ est donné à Bar, près du château, à la belle médiathèque Jean Jeukens, où vous êtes les bienvenus. La Vélo Route Voie Verte Vallée de l’Ornain longe le chemin de halage du canal de la Marne au Rhin à travers la vallée verte. A l’écluse et à la terrasse panoramique de Tannois, nous quittons la vallée pour nous diriger vers Stainville. Le château de Choiseul a été reconstruit et redécoré à la Renaissance. A hauteur de la statue de Napoléon – il est venu ici deux fois – vous vous engagez dans la vallée de la Saulx, que vous suivez via Bazincourt et son vieux pont de pierre jusqu’à Rupt-aux-Nonains. Le pont, avec ses huit arches, date de 1557. Le hasard nous mène au restaurant La Houpette, où nous mangeons incroyablement bien pour 13 €. Le beau village de Haironville possède un pont à douze arches et abrite le magnifique château de la Varenne datant du 16e siècle et son jardin remarquable. On ne le soupçonne pas immédiatement, mais les forges de Haironville sont profondément ancrées dans l’histoire du village. Elles appartiennent aujourd’hui au groupe ArcelorMittal. Ville-sur-Saulx est un autre village agréable, où les maisons Renaissance rivalisent de beauté. Sur la route de Lisle-en-Rigault, vous découvrirez le château de Gilles de Trèves, datant du 16e siècle, récemment restauré. Il a été conçu par Ligier Richier – encore lui – et est doté d’un magnifique parc comptant plus de 500 arbres et arbustes différents. En passant par Véel et Fains, nous retrouvons à nouveau le canal.
Terminus dans l’Argonne
L’Argonne, dans l’ouest du département, signifie littéralement ‘Pays de la forêt’ et on comprend pourquoi. La région constitue un tampon naturel entre la Champagne et la Lorraine. Dans les vallées, vous passez d’un village pittoresque aux maisons à colombages à un autre. Vive l’art de voyager avec lenteur. L’Argonne reste associée à deux événements majeurs de l’histoire : l’arrestation de Louis XVI en 1791 à Varennes-en-Argonne, alors qu’il fuyait de Paris vers Montmédy avec Marie-Antoinette et les enfants, et la Grande Guerre, que rappelle l’immense mémorial américain. Le musée de Varennes – avec son aire de stationnement – vous en parle abondamment. On notera en particulier la présentation en 3D de plus de 600 photos de guerre qui rendent la Première Guerre mondiale vraiment très vivante.
Aires de stationnement www.lameuse.fr/fr/sejourner/en-camping-car Revin | 5-9 rue du Port | gratuit Stenay | avenue du 18ème B.C.P. | payant (fermé jusqu’à mars) Dun-sur-Meuse | rue du Vieux Port | payant Verdun | Dragées Braquier | 50 rue du Fort de Vaux | France Passion Dieue-sur-Meuse | 1 rue des Lilas | gratuit Commercy | La boîte à Madeleines | France Passion Bar-le-Duc | rue du Débarcadère | gratuit Bar-le-Duc | rue d’Aulnois, près du Conseil Départemental (pour les motorhomes longs) Ligny-en-Barrois | rue Jean Willemart | gratuit
Campings Dun-sur-Meuse/Doulcon | Camping Lac Vert Plage Verdun | Camping Les Breuils Saint-Mihiel | Camping des Dames de Meuse Bar-le-Duc | Camping du Château Ligny-en-Barrois | Camping Le Chartel
Gourmandises Dun-sur-Meuse | Les Colimençarts | 15 rue Sainte-Marguerite Saint-Mihiel | Polmard | 9 bis place du Saulcy Bar-le-Duc | Grill de la Tour | 15 rue du Baile Rupt-aux-Nonains | La Houpette | 17 rue de l’Épinotte Varennes-en-Argonne | Le Grand Monarque | 1 place de l'Église Bar-le-Duc | A La Lorraine - Maison Anne Dutriez | 35 rue de l’Étoile www.groseille.com | www.dragees-braquier.fr | www.madeleines-zins.fr