La côte orientale de l’Espagne abrite plusieurs villes très agréables. Barcelone est bien entendu la plus connue, mais Valence vaut également son poids en oranges. Après Madrid et Barcelone, Valence est la troisième ville d’Espagne. Le soleil y est pour beaucoup et l’ambiance est conviviale et relax. Et quand vous aurez humé suffisamment de culture, vous déposerez votre drap de plage sur le beau sable blanc et vous vous baignerez dans la Méditerranée.
Vous me croirez ou non, mais nous roulons à vélo parmi de gigantesques rizières. Elles sont dégarnies en cette saison, mais tout de même, du riz, à dix kilomètres de Valence! Nous sommes début avril et il faudra encore compter plusieurs semaines avant de nouvelles plantations et la mise sous eau des champs. Ce sont les Maures qui importèrent la plante ainsi que l’art de la faire fructifier et de l’irriguer qui les accompagnait depuis l’Afrique. Le mot espagnol ‘arroz’ est originaire de l’arabe ‘arruzz’. Le riz cultivé généralement en Espagne est actuellement le riz japonais qui absorbe beaucoup d’eau et qui convient parfaitement à la préparation d’une délicieuse paella. Ce n’est qu’en septembre qu’a lieu la récolte. Après le séchage et le décorticage des grains, ceux-ci sont polis pour devenir d’un blanc nacré. L’arroz bomba d’Albufera est considéré comme une variété de qualité supérieure. Si nous ne pouvons pas voir le riz dans la nature, on aimerait quand même bien en goûter. Pas de meilleur endroit que le village d’El Palmar, situé entre les rizières et berceau de la paella. Le village se traverse très rapidement. Il ne présente pas un grand intérêt historique mais on y trouve une maison blanche traditionnelle, la barraca, typique de la région. Vous ne mourrez certainement pas de faim parce que les restaurants se bousculent et la paella trône en bonne place sur la carte des menus. Nous jetons notre dévolu sur une terrasse ombragée et dégustons une excellente paella Valenciana à la viande et aux légumes. Mmmmh, quel délice!
En bateau et à vélo
Très satisfaits nous enfourchons nos vélos, car les rizières font partie du parc naturel d’Albufera, l’une des zones humides les plus précieuses d’Espagne. On y trouve le plus grand lac d’eau douce du pays où de petits bateaux amarrés vous invitent à une excursion. L’endroit est un environnement très important pour les oiseaux aquatiques sauvages puisqu’ils y couvent leurs oeufs. Depuis 1986 ce parc naturel de 21.000 hectares est protégé pour sa flore et sa faune.
Le parc se découpe en quatre parties: la bande côtière et les dunes, les rizières, soit la majeure partie du parc, le lac et le paysage de collines boisées au bord du parc. Tout en pédalant nous découvrons la grande diversité de plantes, arbres et fleurs, bref, la nature dans ses formes les plus pures. De temps à autre nous déposons nos vélos pour observer les oiseaux migrateurs depuis une cabane d’affût. Puis il est temps de retrouver notre emplacement au camping Valencia à El Saler où nous profitons des derniers rayons du soleil sur notre petite terrasse jusqu’au bout du jour.
Le soleil, la paella et les oranges, mais il y a plus!
Comme il est agréable d’être éveillé par le soleil au matin. C’est qu’on s’habitue facilement au beau ciel bleu! Nous prenons tout notre temps pour découvrir Valence. Nos vélos nous sont bien utiles sur les quatre-vingts kilomètres de pistes cyclables. Une piste passe en face du camping et l’itinéraire de huit kilomètres jusqu’à Valence est varié et tranquille. Nous traversons d’abord une superbe zone de dunes où poussent des fleurs d’un jaune joyeux, puis nous pédalons le long d’une plage dorée avec vue sur de grands navires sur la mer. Ces géants attendent leur tour pour pénétrer dans le port. Nous sommes surpris par ces belles pistes cyclables qui vous mènent si facilement dans le centre. Pas de circulation frénétique, l’ambiance est typiquement espagnole, vraiment décontractée. Quel soulagement!
Un trajet en train
Nous mettons nos vélos à l’abri devant l’Estación del Norte, la plus ancienne gare de Valence qui date de 1917. Quand on pénètre dans la gare, on aperçoit aussitôt les guichets d’origine en bois. Il y a quelques années, l’administration avait décidé de moderniser la station et on installa des guichets vitrés dans une autre partie de la gare. Mais les Valenciens n’apprécièrent pas ce vent de modernité et, vous l’avez deviné, les guichets authentiques furent remis à l’honneur. Exit les guichets en verre. On remarquera la présence de mosaïque en céramique dans la salle des pas perdus. Ces ‘trencadis’ garnissent notamment les piliers et certains plafonds. On peut s’amuser à compter le nombre des ‘bon voyage’ écrits dans la mosaïque dans toutes les langues.
La salle d’attente destinée aux riches Valenciens du début du vingtième siècle est actuellement transformée en espace d’exposition. Les murs couverts de mosaïques illustrent l’agriculture de la région. L’extérieur de la gare ferroviaire mérite également le coup d’oeil, elle est magnifiquement décorée d’oranges et de fleurs d’oranger. L’aigle perché au sommet de l’édifice symbolise la vitesse.
De nombreuses curiosités sont géographiquement proches les unes des autres, ce qui est bien pratique pour apprécier ces bijoux culturels.
On se régale
Nous traversons la rue et arrivons à la Plaza Ayuntamiento, qui n’a rien de pittoresque. On y découvre cependant deux bâtiments impressionnants qui valent la peine qu’on s’y arrête. Tout d’abord l’hôtel de ville qui date de 1934, dont l’escalier monumental de marbre vous mène au musée municipal.
Le bureau de poste qui lui fait face dégage beaucoup de charme, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. On y fait la queue pour quelques timbres avec beaucoup de plaisir. De nombreuses curiosités sont géographiquement proches les unes des autres, ce qui est bien pratique pour apprécier ces bijoux culturels. En route vers le marché couvert que les Espagnols affectionnent, nous nous arrêtons à La Lonja construite en 1533. Il s’agit de la Bourse de la soie, emblème du dynamisme de Valence au quinzième et seizième siècles. Admirez les voûtes et les petites sculptures de pierre plus amusantes les unes que les autres. L’intérieur de La Lonja est constitué d’un vaste espace et d’un magnifique jardin intérieur. La Lonja est inscrite au Patrimoine de l’Unesco depuis 1996.
Arrêtons-nous à présent au marché, le Mercado Central, datant de 1928, un vrai bijou et l’une des curiosités les plus visitées de la ville. Le bâtiment se compose de fer, de verre et de céramique et atteint une hauteur de 30 mètres. En regardant bien, vous apercevrez un perroquet vert sur le toit. Le marché accueille pas moins de 959 échoppes et c’est ici que vous trouverez un choix incomparable de délices typiquement espagnols. Nous terminons notre visite de la ville dans un bar très cosy où nous savourons un ‘vino tinto’ accompagné de délicieux tapas. Saludos!
Un jardin public plein d’ambiance
C’est dimanche, le jour où de nombreuses familles valenciennes se rendent au parc. Le soleil brille de tous ses feux et dehors il fait très doux, aussi nous décidons de nous rendre au parc comme tout le monde. Le parfum des épices et des fleurs parvient à nos narines et le soleil nous caresse. Les nombreux joggeurs ne semblent pas se soucier de la chaleur. Des familles entières se promènent, des enfants apprennent à rouler à vélo, des amoureux se prélassent dans l’herbe, le jardin public ne manque pas d’ambiance. Deci delà des terrasses invitent à s’arrêter, à prendre un café dans une ambiance bon enfant. Des épreuves sportives ont lieu dans le parc et nous nous installons dans une tribune parmi des supporters enthousiastes pour suivre un match de rugby. La musique entraînante nous électrise. Ils en ont de la chance, les Valenciens, de posséder un tel parc. Il y a une soixantaine d’années, le site était encore le lit du fleuve Turia. L’eau du Turia est nécessaire et appréciée mais les marées hautes faisaient souvent déborder le fleuve, ce qui occasionnait bien des dégâts. LeTuria fut donc détourné et le risque d’inondations éliminé.
Nous reprenons nos vélos pour nous diriger vers la Ciudad de la Artes y las Ciencias, un projet de l’architecte Santiago Calatrava. Entre les arbres, la construction en forme d’arc se dessine comme un gigantesque ovni. Quand nous atteignons le haut de la dernière colline, nous apercevons les grandes étendues d’eau et les bâtiments blancs qui se détachent sur fond de ciel bleu vif. C’est magnifique. L’opéra est l’enfant chéri de l’architecte. Cet édifice d’une hauteur de septante-cinq mètres compte quatre salles pour les concerts et les représentations théâtrales. Dans le musée des sciences, les enfants peuvent réaliser des expériences et l’Oceanogràfic quant à lui abrite le plus grand aquarium d’Europe.
Religion et foot
L’ambiance autour du camping El Saler est également excellente avec ses bons restaurants et sympathiques terrasses à deux cents mètres à peine. En face du camping, on peut se rendre directement à pied dans les dunes. Les larges plages de sable vous attendent pour un bain de soleil. Mais nous sommes des enragés du vélo et nous repartons non pas vers le centre de la ville mais vers le nord. Grâce à la bonne carte cycliste obtenue à l’office de tourisme nous trouvons facilement notre but: le monastère San Miguel de los Reyes sur l’Avinguda de la Constitució. Ce monument typique de style Renaissance du seizième siècle a eu d’autres fonctions que celles d’un monastère. Fin 1800 les bâtiments abritaient un hospice et sous le régime de Franco, une prison très redoutée. Après de longues restaurations, on y trouve à présent la bibliothèque de Valence. Le monastère a deux cloîtres simplement ornés de pilastres et d’une balustrade. Les plans de l’architecte prévoyaient un panthéon royal, un monastère, une université et une église. Le projet n’a pas pu se réaliser dans sa totalité. Des parties de la construction ont été détruites par des guerres. Ouvert tous les jours, le monastère-bibliothèque se visite gratuitement et vaut certainement le détour. Nous poursuivons notre balade en direction du centre de la ville et voyons se dresser les contours de l’Estadio Mestalla à la Av. de Suècia, le stade de Valencia CF. Nous sommes des fans de foot et nous ne pouvons manquer de nous y arrêter. Le stade est construit au milieu d’un quartier d’habitations. Il date de 1923 et a une capacité de 52.469 places. Les tribunes très raides sont vraiment spectaculaires. Des visites guidées ont lieu tous les jours, il suffit de s’adresser à la caisse.
Nous quittons Valence avec une certaine nostalgie. C’est une ville fabuleuse pleine de superbes palmiers. Quand on se promène dans les ruelles aux maisons majestueuses et aux charmants balcons, on tombe sous le charme de cette cité où personne ne semble pressé.
Infos camping
Camping Valencia el Saler
Carrera del Riu 552
46012 / El Saler/Valencia
GPS: 39°23’16” N – 0°19’55” O
Camping simple situé à huit km de Valence, ouvert toute l’année. Sanitaires très propres, petite piscine en été, wifi gratuit. Bar / restaurant, pain frais le matin. A deux cents mètres d’une large plage et d’une belle zone de dunes. Grande surface et restaurants à El Saler, à deux cents mètres. Arrêt de bus devant le camping. La carte ACSI vous donne une réduction hors saison.