Région de bocages, de collines boisées et de lacs, le Morvan s’offre aux amateurs de calme et de nature. Un havre de paix sans artifice, propice aux balades et flâneries, ainsi qu’à la découverte de sites remarquables.
(Environ 220 km – 7 jours)
Loin du prestige et de l’attractivité de la Bourgogne des vins voisine, le Morvan renvoie souvent l’image d’une région modeste, à la fois très peu peuplée (moins de 16 habitants au km²) et vieillissante. Qu’à cela ne tienne, ceux qui prendront le temps de s’y attarder découvriront une région plaisante et bucolique, à l’écart des sentiers battus, offrant l’occasion de se mettre au vert. D’autant que le Parc naturel régional, créé en 1970, a su donner un nouveau souffle à cet endroit. Un terrain de jeu parfait donc, pour les motorhomistes souhaitant éviter les pics de fréquentation de la haute saison.
Vézelay, haut-lieu de pélerinage
Débutez ce périple par le nord du Parc. Cette partie du Morvan se caractérise par de doux reliefs, ponctués par endroits de hauts-lieux d’architecture et de spiritualité. Votre première étape sera aux portes du Parc, à Vézelay. Juchée sur une colline, entourée de murailles, la commune abritait à l’origine un monastère bénédictin (887). Le site devint un haut-lieu de la chrétienté, lorsqu’on apprit au XIe siècle que l’abbaye renfermait des reliques de Marie-Madeleine. Les fidèles affluèrent alors de toute part et le site devint, au même titre que Saint-Jacques de Compostelle ou Jérusalem, un important lieu de pèlerinage. Pour les croyants comme pour les touristes, la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay est un véritable bijou. Le solstice d’été dévoile chaque année une de ses prouesses architecturales. Le 21 juin à midi, des points de lumière venant des hautes fenêtres de la basilique s’alignent de l’axe jusqu’au cœur de la nef. Une ambiance quasi mystique, qui contribue à la singularité du lieu.
Après vous être permis une pause sur une terrasse où déguster la bière bio locale de Vézelay, quittez la ‘colline éternelle’. Ne manquez pas les sites de la Roche percée à Pierre Perthuis. Dans un autre registre, vous aurez l’occasion de visiter le château de Vauban, à Bazoches, où vivent encore ses descendants.
Économie: du bois de flottage aux sapins de Noël
Entre le XVIe et XIXe siècle, le Morvan vécut principalement de l’exploitation du bois destiné à chauffer Paris. La région exploitait alors 47 000 hectares de forêts de feuillus (principalement hêtres et chênes). Les rivières, la Cure et l’Yonne, servaient alors à transporter et à acheminer le bois par flottage, jusqu’aux rives de la Seine. De nombreuses retenues d’eau ainsi que de nombreux étangs furent créés (leur ‘lâcher’ permettant le grossissement des cours d’eau et des crues artificielles capables d’emporter les bûches). Les paysages du Morvan se trouvèrent durablement transformés par cette activité. Ce n’est que dans la seconde moitié du 20e siècle que les paysages bocagers (prairies et champs entourés de haie) et la plantation de résineux vont gagner du terrain, suivant l’évolution économique de la région. Le Morvan vit aujourd’hui principalement de l’élevage de la race bovine charolaise et de la culture du sapin de Noël dont la production constitue 20% des ventes nationales et une partie des exportations en Allemagne, au Royaume-Uni et même en Scandinavie!
Le château de Vauban, l’enfant du pays
Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban et ingénieur militaire connu pour ses infrastructures militaires brevetées sur tout le territoire de France et de Belgique, revenait régulièrement dans sa demeure morvandelle. Très attaché à sa région d’origine – dont il tire un portrait pourtant peu élogieux dans ses écrits – il proposa surtout des réformes destinées à mettre ce territoire modeste en valeur. On pénètre ensuite plus au cœur du Morvan, direction Quarré-les-Tombes. Le village doit son nom intriguant aux 112 sarcophages datant de l’époque mérovingienne qui entourent l’église Saint-Georges et dont le mystère reste entier. Boulangerie, chocolaterie, boucherie, supérette, café, bureau de tabac… Vous voici dans un bourg accueillant et dynamique, où vous trouverez de quoi faire des courses de proximité. Autant le savoir, car il sera plus compliqué de trouver des commerces dans le reste du Parc!
Aux alentours se situe le site de l’abbaye Sainte-Marie-de-la-Pierre-qui-Vire, sur la commune de Saint-Léger-Vauban. Fondé en 1850, ce site isolé au milieu des bois doit son nom au bloc de granit qui jouxte le monastère et dont la légende veut qu’elle tourne chaque nuit de Noël à minuit. Vous le remarquerez: le Morvan est une terre de légendes et de croyances! On ne compte pas le nombre de sources, de fontaines aux vertus thérapeutiques, de pierres et lieux-dits hérités de traditions païennes sur tout le territoire. Toujours en activité, l’abbaye a quant à elle été rénovée de manière contemporaine au fil du temps. Le site comprend aussi une salle d’exposition sur la vie monastique et une boutique qui vend les productions des moines de l’abbaye.
Pour les croyants comme pour les touristes, la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay est un véritable bijou. Le solstice d’été dévoile chaque année une de ses prouesses architecturales.
Direction les grand lacs
Rendez-vous ensuite au cœur du Morvan, dans la région des lacs. Paradis des pêcheurs et terrains de loisirs privilégiés, il s’agit pour la plupart de barrages hydroélectriques. Dans les environs de Quarré-les-Tombes se trouve le lac du Crescent, plus confidentiel que ceux du sud. Les lacs de Saint-Agnan et de Chamboux (vers Saulieu) se distinguent des autres retenues d’eau par leur vocation. Ces lacs alimentent en effet en eau potable les communes alentour. Même si cela peut constituer un détour sur votre parcours, vous pouvez poursuivre votre route jusqu’à Saulieu, en passant par Saint-Brisson, où se trouve la Maison du Parc naturel régional du Morvan. Situés dans le fond plat de la vallée, les environs laissent place par endroits à des paysages tourbeux, formés il y a une dizaine de milliers d’années à la suite de la dernière ère glaciaire.
Saulieu, petite ville étape incontournable
De par sa situation géographique et la réputation de sa gastronomie, Saulieu a toujours été une ville étape incontournable. On y trouve notamment le musée François Pompon, installé dans un hôtel particulier du XVIIe siècle. Des œuvres du sculpteur bourguignon, des objets d’archéologie et des collections d’arts et de traditions populaires du Morvan y sont exposés. Une réplique du célèbre Ours blanc du sculpteur trône quant à elle juste en face du Relais Bernard Loiseau, une autre institution locale. Si vous en avez la possibilité, une pause gastronomique s’impose! Rendez-vous ensuite au Saut de Gouloux. Cette cascade de 10 mètres de haut constitue l’attraction touristique dans les environs. Plus loin, vous pourrez vous prélasser au bord des lacs des Settons ou de Pannecière. Le premier est propice à de nombreuses activités nautiques et de loisirs, le second est davantage dédié aux pêcheurs. Il est impossible de passer la nuit autour des lacs, mais des aires aménagées et des campings sont présents.
Réputée par le passé pour les foires aux bestiaux, et pour ‘l’industrie’ des nourrices (voir encadré), Château-Chinon est surtout connue pour avoir vu l’ascension à la présidence de la République de François Mitterrand en 1981; il fut maire de la ville pendant 23 ans.
Château-Chinon et le Haut-Morvan
Votre route se poursuit ensuite direction Château-Chinon, la capitale du Haut-Morvan. La ville est construite au pied d’une colline où se dressent les trois croix du calvaire. Sur la place de l’hôtel de ville vous pourrez admirer les œuvres colorées de l’artiste Niki de Saint Phalle (1930-2002). Réputée par le passé pour les foires aux bestiaux, et pour ‘l’industrie’ des nourrices (voir encadré), Château-Chinon est surtout connue pour avoir vu l’ascension à la présidence de la République de François Mitterrand en 1981; il fut maire de la ville pendant 23 ans. Ceci a permis à Château-Chinon de prendre un nouvel essor dans une région alors isolée des principaux axes de circulation. L’ancien Président de la Ve République française a aussi laissé son empreinte au Mont Beuvray quelques kilomètres plus au sud.
L’industrie des nourrices
Phénomène social de grande ampleur, ‘l’industrie’ des nourrices morvandelles fut une activité économique prolifique tout au long du XIXe siècle. La plus ancienne pratique, celle des nourrices ‘sur place’, permettait à des nourrissons orphelins de Bourgogne d’être confiés à une famille d’accueil. Suite à la création des bureaux de l’assistance publique à Paris, les nourrices morvandelles vont accueillir des pupilles de la nation. Plus de 47 000 enfants furent placés rien qu’au XIXe siècle. L’écrivain et poète Jean Genet (1919-1986) a d’ailleurs été accueilli durant les 13 premières années de sa vie par une famille d’Alligny-en-Morvan. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, se développe une autre ‘industrie’: celle des nourrices ‘sur lieu’. Souvent issus des couches pauvres de la société, ces femmes trouvent alors des débouchés économiques en quittant leur famille pour aller allaiter les enfants de la haute société parisienne. Les maisons rénovées grâce à cette activité, sont alors appelées ‘les maisons de lait’!
Le Morvan des sommets
Le sud du Parc naturel concentre la plupart du relief. L’ambiance montagnarde est due davantage au contraste entre les larges vallées et les monts aux pentes parfois abruptes (Haut-Folin, Beuvray, Genièvre, Préneley) qu’à l’altitude. Le Haut-Folin, le plus haut d’entre eux, culmine à 901 mètres. Il abrite des antennes de télévision et plus de 40 km de pistes de ski de fond, qui se transforment en chemins de randonnée agréables parmi les résineux l’été. Il n’offre pas de vue dégagée contrairement au Mont Beuvray (821 mètres), qui donne un panorama sur le massif du Morvan et sur les plaines agraires. Le Mont Beuvray est également propice aux balades parmi les feuillus et les épicéas qui ceinturent son sommet et où se trouvent les ruines d’un ancien oppidum (village) gaulois. Les “Eduens” y firent construire une prestigieuse capitale, ‘Bribacte’, dont on peut admirer les vestiges fossilisés. Un intéressant musée de la civilisation celtique a aussi ouvert ses portes en 1996 sur le site.
Autun et sons site Gallo-Romain
On ne saurait trop vous conseiller de traverser les communes alentour et de terminer votre périple à Autun, remarquable cité fortifiée, autre porte d’entrée du Parc naturel régional du Morvan, au sud. C’est une jolie ville, dynamique, avec une quantité de vestiges (théâtre, amphithéâtre, temple de Janus et un mausolée ‘La Pierre Couhard’) qui témoignent de l’importance d’Augustodunum durant la période gallo-romaine.
Aires de stationnement et campings
Aire de Quarré-les-Tombes, rue des écoles
Stationnement et services gratuits (Hors gel mi-novembre à début mars )
E.3.99952 N. 4736807
Aire de Château-Chinon, place Jean-Sallonnyer
Borne Flot bleu et services gratuits
3.93583 N.47.06356
Camping les Settons, L’Huis Gaumont
De mai à septembre: 18,50 € avec électricité
E.4. 05385 N. 47.18077
Aire du lac des Settons Rive droite (D1193), parking de la Vieille Diligence
Stationnement gratuit. Services payants (jetons à l’office du tourisme)
E.4. 06325 N. 47.19821
Saulieu Aquadis Loisir, 1km au Nord-Ouest
De mars à novembre: 20,90 € avec électricité
E 4.22373 N 47.28934