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Expérience unique

Mercedes EQC 400 4MATIC

10 janvier 20238 minutes de lecture
Tags Mercedes

Dans sept ans, ce sera le moment. À cette date, l’UE souhaite qu’un maximum d’états membres ait éliminé les voitures à carburants fossiles tels qu’essence et diesel. La conduite électrique devient la norme. Cela signifie que nous devrons également tracter notre caravane de cette façon. Ce type de véhicule convient-il pour rouler avec une caravane, et surtout, quelle est l’autonomie avec tous ces kilos supplémentaires au crochet?

Il a fallu beaucoup de temps et d’efforts pour obtenir enfin une voiture électrique pour un test en combinaison tractée. Soit elles n’ont pas d’attache remorque, soit elles manquent de capacité de remorquage, soit l’importateur ne voit pas d’un bon œil qu’on accroche une caravane à une voiture électrique. Mais chez Mercedes Belgique, le responsable de presse a été convaincu par l’idée. Ils disposaient d’un EQC SUV avec attache remorque, qui pouvait en outre tracter 1800 kg. Parfait pour notre expérience. En outre, nous pouvions profiter d’une borne de recharge à 250 mètres à peine de notre porte. Pour pouvoir partir avec une batterie chargée à 100%, nous avions d’abord sorti la caravane avec une voiture diesel. Le parcours de référence passe à 300 mètres seulement du bureau. Nous l’avons donc étudié soigneusement, car nous voulions éviter à tout prix de se retrouver avec une batterie à plat et la caravane au crochet.

Expérience exceptionnelle

L’EQC est la version électrique du GLC, le SUV de milieu de gamme de Mercedes. Un peu plus grand que son pendant à carburant fossile, et avec un design extérieur et intérieur spécifique. Ainsi, contrairement à la version classique, ce modèle possède le tableau de bord panoramique, qui est intégré entre-temps dans presque tous les modèles Mercedes. Sur papier, l’EQC a une autonomie de 455 km en ville et de 397 km en moyenne pour les trajets mixtes. Dans la pratique, ces chiffres sont trop optimistes. Au départ, l’ordinateur de bord affichait 359 km. Pendant les premiers kilomètres, il est apparu que c’était également une évaluation un peu trop optimiste, car l’autonomie se réduisait plus vite que le nombre de kilomètres effectivement parcourus. La conduite 100% électrique était nouvelle pour nous, mais nous a plu énormément. L’EQC séduit à de nombreux points de vue, il est silencieux, puissant et possède une tenue de route particulièrement bonne. Au fur et à mesure que nous avons utilisé la voiture, nous avons relevé aussi les inconvénients. Le rayon d’action est relativement réduit et la charge exige énormément de temps. Pas question non plus de refaire le plein en moins de 5 minutes. Avec un chargeur rapide comme on en trouve sur les autoroutes, on perd facilement une demi-heure pour faire l’appoint de 80% de la capacité de batterie.

Stress avec la caravane

Avec la batterie complètement chargée, nous avons entamé le lendemain le trajet avec une caravane qui pesait 1352 kg. Dès les premiers mètres, il est clair que la traction électrique n’est en rien comparable à celle des moteurs à explosion. Le couple est phénoménal, 760 Nm qui se déchaînent dès le premier coup de pédale. Sur la route, on remarque immédiatement la stabilité. Toutes les batteries sont dans le plancher, de sorte que le centre de gravité est très bas. La caravane n’a pas bougé, même pas lorsque nous avons pris l’autoroute à Waregem et nous sommes laissés séduire à faire monter la vitesse à 125 km/h. Quelques minutes seulement, à peine 1 kilomètre, car un tel comportement routier décime l’autonomie. En fin de compte, ce fut 110 km/h, pour descendre à 105 km/h et maintenir 95 km/h à partir de l’échangeur de Zwijnaarde. L’autonomie baisse à vue d’œil, ce qui a provoqué un certain stress. Nous avions très peur de tomber sans courant. En fin de compte, nous avons atteint notre objectif et sommes parvenus à terminer le parcours de référence de 130 km, juste au moment où la voiture conseillait de recharger, avec seulement 51 km d’autonomie restante. Avec une batterie pleine, on arrive à peine jusqu’à la côte. Pour aller camper dans les Ardennes, qui sont à 200 km, il faut absolument recharger en cours de route. Pas vraiment une aubaine.

Trajet en solo

Après avoir branché l’EQC plus de 10 heures à la borne de recharge, nous avons refait le parcours en solo afin de pouvoir nous faire une idée de la différence de consommation de courant. Exactement aux mêmes vitesses que la veille avec la caravane, même le tronçon d’autoroute. Lorsque j’ai allumé la voiture, l’autonomie indiquée était à peine de 270 km, alors que la veille, elle était encore de 359 km. Mais il est rapidement apparu que l’ordinateur se base sur les conditions du parcours précédent pour les calculs. Donc pas de stress. Après 130 km, il nous restait cette fois une autonomie de 200 km. Résultat: 19,3 kWh/100 km contre 43,4 kWh/100 km en combinaison tractée. Soit moins que la moitié.

Pro's

  • Stabilité exceptionnelle
  • Couple extrêmement élevé
  • Plaisir de conduite délicieusement silencieux

Con's

  • Rayon d’action pitoyable
  • Combinaison tractée de + 3,5 tonnes
  • Durée de charge importante
Récupération d’énergie

Une voiture électrique s’efforce de récupérer de l’énergie par tous les moyens possibles afin d’augmenter son autonomie. Le plus efficient est le freinage sur moteurs électriques, ce qui génère de l’énergie qui est pompée dans les batteries. Un avantage supplémentaire de ce système est qu’il ne faut quasiment plus freiner. Il suffit de lâcher la pédale de gaz pour que la voiture freine. Sur l’EQC, on active cette fonction en deux positions via les palettes au volant, comme on en trouve sur une voiture classique pour passer les vitesses.

Fiche technique

  • Moteur: électrique
  • Émissions de CO2: aucune
  • Puissance maximale: 300 kW / 408 CV
  • Couple maximal: 760 Nm
  • Traction: intégrale
  • Empattement: 2873 mm
  • Dimensions: L 4 774 x l 1 923 x H 1 625 mm
  • Poids Total Autorisé en Charge: 2940 kg
  • Poids en ordre de marche: 2554 kg
  • Capacité de chargement: 386 kg
  • Poids maximum remorque: sans freins: 750 kg; avec freins: 1800 kg
  • Poids en flèche maximal: 72 kg
  • Vitesse de pointe: 180 km/hAutonomie selon le constructeur: ville: 455 km; route: 397 km
  • Autonomie avec caravane: 130 à 150 km
  • Consommation électrique sur une distance de 130 km: avec caravane : 43,4 kWh/100 km | solo: 19,3 kWh/100 km
  • Durée de charge: chargeur rapide: 30-40 min; borne de recharge: 10-11 h; prise de courant classique: jusqu’à 40 h
  • Prix: base: 76.230 €
Défis pour l’avenir

Outre l’autonomie insuffisante d’à peine 130 km en combinaison tractée, il y a encore d’autres problèmes si nous voulons tracter à l’avenir notre caravane avec une voiture électrique. Les emplacements aux bornes de recharge conviennent rarement pour se parquer avec une combinaison tractée. Il faut donc à chaque fois décrocher la caravane pour recharger de l’électricité. Le poids constitue lui aussi un problème, avec 652 kg de batteries. L’EQC pèse ainsi plus de 2,5 tonnes à vide; ajoutez-y 1,5 tonnes pour la caravane et vous arrivez à une combinaison tractée de 4 tonnes. Concrètement, vous devez donc disposer d’un permis BE pour tracter une caravane avec l’EQC.

Conclusion

Grâce à Mercedes, nous avons pu nous faire une idée de la façon dont la technologie des voitures électriques se comporte dans une combinaison tractée. Nous avons rarement vu mieux en matière de stabilité et de développement de couple. De ce point de vue, une voiture électrique surclasse toutes les voitures classiques. Le point problématique reste l’autonomie. En solo, elle n’est déjà pas terrible, mais avec une caravane à l’arrière, elle devient carrément pitoyable. Ajoutez-y les durées de charge importantes, et on se rend compte que la technologie n’est pas encore adaptée à la conduite avec une caravane. Les constructeurs automobiles doivent donc toujours relever le défi de convertir les avantages des carburants fossiles en alternatives électriques dignes de ce nom, avec le même confort d’utilisation.

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